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La broderie, une méditation en mouvement

Mon esprit a toujours été en perpétuelle ébullition. J’ai un esprit créatif depuis toujours. 1000 idées à la seconde, jour et nuit. Autant dire que c’est plutôt épuisant. Entre les projets en cours, les idées qui fusent sans cesse et cette sensation de ne jamais vraiment m’arrêter, j’ai très tôt trouvé le truc qui m’apaise. Occuper mes mains.


Ma maman m’a fait découvrir le canevas, puis la broderie. Mais j’ai vraiment trouvé du plaisir et de l’apaisement dans cette pratique vers 20 ans. J’ai attrapé une aiguille et un fil d’abord pour me faire de jolis tableaux ou décorer des objets du quotidien. 



Ce que je ne savais pas encore, c’est que cette activité allait devenir bien plus qu’un simple loisir. 

Mais au début c’est comme tout, on s’emballe on veut faire plein de choses. J’ai acheté un tas de bouquins, testé des tas de techniques, cependant je restais attachée au point de croix. 

Et puis est arrivé le moment ou j’ai commencé 2-3 projets que je n’ai jamais terminé. J’ai pensé que c’était le temps qui me manquait. Mais c’était juste un besoin de sortir des cases. Suivre un motifs où je devais compter sans arrêt pour ne pas me trompé, suivre des modèles tout faits bridait ma créativité. J’avais besoin de plus de liberté.


C’est comme ça qu’au fil de mes explorations, j’ai découvert le Sashiko et le Boro. Ces techniques japonaises, à la fois simples et profondément chargées de sens, ont tout de suite résonné en moi. Plus besoin de compter chaque point, de suivre un modèle précis. Juste un fil, une aiguille et un mouvement répétitif, presque instinctif.


J’ai commencé par de petits morceaux de tissu, sans pression, sans objectif précis, juste pour voir ce que ça donnait. Et très vite, j’ai ressenti quelque chose de différent. À chaque point, mon esprit se calmait, comme si chaque geste venait mettre de l’ordre dans le flot incessant de mes pensées. Plus je brodais, plus je sentais une forme de lâcher-prise. C’était comme une méditation en mouvement, un moment où je pouvais enfin ralentir, respirer, être juste là, dans l’instant présent.


Le Boro, avec son approche libre et intuitive, m’a appris à embrasser l’imperfection, à voir la beauté dans l’usé, le raccommodé, l’inattendu. Chaque pièce de tissu assemblée devenait une part d’histoire, un souvenir capturé dans le fil et les textures. J’ai compris que créer, ce n’était pas juste faire quelque chose de joli, c’était aussi un dialogue avec soi-même, un moyen d’exprimer ce qui ne trouve pas toujours de mots.


Depuis, la broderie est devenue mon refuge. Elle m’aide à canaliser mon énergie créative débordante, à m’ancrer et à savourer le simple fait de faire, sans chercher la perfection.




Un point après l’autre, comme une respiration.


Quand je prends mon aiguille et que je commence à broder, tout ralentit. Mon souffle s’aligne sur le rythme du fil qui glisse dans le tissu. L’esprit s’apaise, les pensées s’espacent. Plus d’urgence, plus d’agitation, juste ce moment suspendu où seule l’aiguille guide le geste.


Un ancrage dans l’instant.


Dans notre monde où tout va trop vite, où l’on passe d’une tâche à l’autre sans pause, broder devient un moyen de se reconnecter au présent. Il n’y a plus que le contact du tissu sous les doigts, le mouvement régulier de la main, la satisfaction de voir le motif prendre forme petit à petit.


L’imperfection comme beauté.


Contrairement aux techniques où tout doit être parfait, symétrique, calculé, le Boro et le Sashiko invitent à l’acceptation. Un point irrégulier, un fil légèrement décalé… et pourtant, c’est ce qui donne toute sa poésie au travail fini. Comme dans la vie, ce sont nos aspérités qui nous rendent uniques.


Avec le temps, j’ai compris que ce n’était pas seulement une question d’aiguille et de fil. C’était un moyen de se retrouver, de poser son esprit, de renouer avec cette sensation précieuse : celle d’être pleinement là.



Et toi, as-tu déjà ressenti cet état de flow en créant ? Raconte-moi ton expérience en commentaire 💙

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