D’ou ça vient ?
Il est devenu très tendance de réutiliser le vieux pour en faire du neuf.
L’upcycling est un mot né dans les années 90. Un architecte d’intérieur allemand Reiner Pilz, a qualifié le recyclage traditionnel de "downcycling" puisqu’il consiste à détruire pour faire autre chose.
A l’opposé « l’upcycling", propose de faire gagner de la valeur aux choses en les transformant sans passer par la case destruction.
En 20 ans le concept s’est beaucoup développé et l’on upcycle à peu près tout aujourd’hui.
La mode, très critiquée pour son empreinte catastrophique sur l’épuisement des ressources et la destruction de l’environnement a également pris ce virage de l'upcycling de vêtement (un peu tardif tout de même et encore minoritaire) pour offrir des alternatives pas toujours abordables pour les plus modestes il faut bien l’avouer. (Mais ça c’est encore un autre sujet, à venir dans un autre article.)
De "l’upcycling" à tous les étages
Aujourd’hui, tout est upcyclé. On trouve moult tuto sur les réseaux qui vont vous apprendre à transformer votre jean en sac, un T-shirt en caba pour vos courses etc… Et c’est très bien. Cela permet à chacun de lutter à sa manière contre le gaspillage textile.
On trouve aussi plein d’idées de bricolages qui permettent de réutiliser toute sortes d’objets et les transformer.
Mais attention aux travers de ces pratiques.
Transformer son jean ou sa chemise ok. A condition qu’ils soient vraiment sur le chemin de la poubelle et que l’on trouve ainsi un moyen de ne pas les jeter.
Mais j’ai déjà vu un jean tout neuf sorti de l’armoire pour être upcyclé. Et ça, c’est une aberration.
Ou encore, acheter exprès des bouteilles en plastique pour faire cet objet qu’on a vu sur internet alors que si on réfléchi bien, le meilleur déchet c’est celui qu’on ne produit pas.
Une bouteille en plastique reste une bouteille en plastique. Quoi qu’on en fasse, elle finira toujours à la poubelle et si on l’a transformée en la peignant, la collant etc… elle ne pourra même plus être recyclée en fin de vie.
Bref, en gros ce que je dis, c’est que l’upcycling est vraiment une alternative excellente pour la préservation des resources à condition que ce soit vraiment de l’upcycling dans le sens « ajouter de la valeur à l’objet ».
Le meuble de cuisine de grand-mère remis au gout du jour, c’est de la « valeur ajoutée ».
L’upcycling, un mode de vie qui vient de loin.
Quand je me suis intéressée à l’upcycling dans le textile, je suis tombée sur une pratique ancestrale venue du Japon.
Le « Boro ». J’en ai déjà parlé dans un autre article à lire ici. Et j’avoue que cette méthode me parle. A la base c’est du rapiéçage. On apposait des morceaux de tissus aux endroits où les kimonos de travail étaient usés ou troués. Un peu comme les ronds de cuirs sur nos pantalons dans notre enfance.
Mais les japonais sont toujours très pragmatiques et ils ne se contentaient pas de réparer 1 fois. Ils l’ont fait des centaines de fois pendant des décennies sur les mêmes vêtements. Et ce patchwork dit « Boro » a élever cette pratique à une forme d’art du textile qui est l’essence même de l’upcycling dans la mode.
« Upcycler » et « réutiliser » : des bonnes pratiques pour une garde robe plus éthique.
Dans ma famille, raccommoder était dans nos habitudes. Et la récupération de tout matériel de mercerie, une institution.
Ma grand-mère tricotait et reprisait les chaussettes et elle l’a appris à ma mère. Elle détricotait les vieux pulls pour faire des chaussettes ou des pulls pour les enfants de la famille.
On réparait tous les vêtements et on se les passait d‘un enfant à l’autre jusque’à ce qu’ils n’aillent plus à personne ou qu’ils ne soient plus portables du tout. Et là on récupérait dessus touts les boutons ou fermetures éclair qui pourraient servir à réparer un autre vêtement.
Alors évidemment, on faisait ça surtout pour des raisons économiques. Il ne faut pas se leurrer, les plus modestes sont les premiers écolos, pour des raisons économiques.
Ma grand-mère a connu 2 guerres et a élever seule 3 enfants. Elle était la reine du système D. Réemployer, transformer pour réutiliser, elle a tout expérimenté.
J’ai adopté ses pratiques à part pour les chaussettes, je ne sais pas tricoter. Et c’est devenu aujourd’hui’hui mon activité et ma part pour lutter contre le gaspillage textile.
Je vais vous raconter une petite anecdote qui m’est arrivée récemment. Cet automne, je voulais m’acheter un manteau neuf. Depuis que j’ai une garde robe un peu minimaliste, je n’ai plus grand chose en veste. Une doudoune et 2 gilets pour l’hiver. Du coup, pour être un peu plus habillée pour sortir, un manteau me manquait vraiment. Et comme je visais une mode éco responsable, j’avoue que budgétairement ça ne passait pas. Ni même en taille. En effet, il est vraiment difficile de trouver de la mode éco-responsable en grande taille. Par chance j’ai du dans le même temps faire du tri dans le grenier chez ma maman. Et je suis tombée sur un joli manteau beige avec fausse fourrure au col. Une jolie coupe et surtout à ma taille. Je pense qu’il a presque mon âge, je ne me rappelle pas avoir vu ma maman avec ce manteau et il me va. Avec des bottines à talon il est top.
Et bien, au final, ça m’a couté tout juste 15 euros de pressing et un peu de couture sur des endroits qui se sont défaits avec le temps.
Comme je suis couturière je pourrais aussi envisager de l’upcycler pour le rendre un peu plus moderne. Mais comme je le disais plus haut, il est beau comme ça. Et pas encore bon à jeter. Donc l’upcycling sur lui attendra.
Conclusion : « Upcycling » oui mais quand c’est vraiment nécessaire.
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